Claude-Henri BARTOLI ou le rêve éveillé du shaman

 

par Christophe CORP

directeur de la revue Souffles

Conférence prononcée le 4 mars 2017 à la Maison des Relations Internationales de Montpellier, à l’occasion de l’exposition « MÉXICO INSOLITO »

Exposition des œuvres de Claude-Henri Bartoli présentée par l’association ThéâViDa

du 27 février au 10 mars 2017

 

-       Un œillet rouge à la boutonnière des résistances

Claude-Henri Bartoli a toujours un œillet rouge à la boutonnière des résistances, comme Jean Nicoli, corse comme lui

Jean Nicoli  cet instituteur corse, communiste, qui fut fusillé par la gestapo en 1943 à l’âge de de 44 ans

Jean Nicoli qui avait demandé à ses enfants, dans sa dernière lettre, qu’ils arborent un œillet à chaque fois qu’ils se rendraient sur sa tombe

… Un œillet rouge en symbole de « clavel varonil » comme l’écrit Garcia Lorca, œillet de la virilité héroïque et de la résistance

… Un œillet rouge pour rappeler le sang versé par les combattants de l’armée de l’ombre.

Claude-Henri Bartoli a toujours une résistance d’avance, toujours un œillet symbolique à la boutonnière pour résister sans cesse, résister à la norme, résister aux représentations établies et inscrites dans le marbre.

A l’occasion de la sortie du numéro de la revue Souffles : « Résister c’est exister », numéro imaginé un an à l’avance (en 2014) et que le hasard de l’histoire a voulu que l’on boucle le jour de l’attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 (mais comme l’écrit Paul Eluard « il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous »), Claude-Henri Bartoli avait contribué à sa réussite iconographique, en ponctuant ce numéro, que l’on a réédité depuis, de ses œuvres peintes dédiées à des grandes figures de résistants : Daniel Cordier, le secrétaire de Jean Moulin devant le Guernica de Picasso, le soldat républicain tombant le fusil à la main et photographié par Robert Capa lors de la guerre d’Espagne, Federico García Lorca dont la lumière digne d’une illumination d’enluminure est menacée par une sorte de cafard inquiétant et strié, un Arthur Rimbaud jeune et beau, au visage démultiplié par la voyance, et enfin ces deux Jean mythiques : un Jean Jaurès dont Claude-Henri Bartoli cherche le triangle au gré des pointillés vibratoires dans ses formes plutôt rondes et bien en chair, et un Jean Moulin, ce Jean Moulin, son Jean Moulin, dont il capte la vibration charismatique en un entrelacs floral dans la fameuse photo mythique prise sous l’aqueduc des Arceaux de Montpellier, chapeau et écharpe dans le froid de sa Résistance, la sienne, la nôtre.

C’est ainsi qu’il a repris dans l’une de ses contributions pour le numéro, la fameuse photo de Jean Moulin avec son chapeau et son écharpe, photo prise en 1943 au pied de l’aqueduc des Arceaux à Montpellier, lorsque Jean Moulin rendait visite à sa sœur qui habitait la Grand’Rue de Montpellier, devenue depuis la Grand’Rue Jean Moulin

Photo que la magie de l’artiste Claude-Henri Bartoli réexplore et réinterprète à sa façon mexicaine… et qui sait ?  sans doute corse

bartoli jean moulin

-       Ut pictura poesis, ut Bartoli pictura poesis

 Comme l’écrivait le poète Horace, ce bon vivant encourageant l’un de ses amis à boire un vieux rouge de quatre ans en contemplant les cimes enneigées du mont Soracte, « ut pictura poesis » ; « Telle la peinture, la poésie »

 Parmi toutes les phrases élevées au rang de maximes que nous a léguées ce poète de la dissonance que fut le poète latin Horace, il en est une chère à Claude-Henri Bartoli : « ut pictura poesis » et j’ai envie de dire me servant du génitif corsico-latin « Bartoli » ; « ut Bartoli pictura poesis »

 Car Claude-Henri Bartoli

[ qui a dirigé le Centre d’art contemporain de Bédarieux pendant près de vingt-cinq, qui a constitué la merveilleuse collection, par le simple fait (idée géniale ! merci Claude-Henri !) que chaque artiste exposant à Bédarieux laissait une œuvre pour la collection ]

est très attaché dans sa quête artistique au dialogue des arts, ce dialogue entre le poète et l’artiste plasticien.

Il aime d’ailleurs rappeler comment le premier livre d’artiste est né en France en 1875, de la collaboration entre Mallarmé et Manet, autour du poème d’Edgar Poe traduit par Mallarmé The Raven /Le Corbeau et qu’à la suite de cette première collaboration entre un peintre et un poète vont suivre de nombreuses créations de livres d’artiste : Verlaine et Bonnard, Apollinaire et Dufy, Char et Braque, Tzara et Picasso, Eluard et Miró…

 Au bout de cette longue lignée de livres d’artistes, il y a celle entre Claude-Henri Bartoli et Michel Butor.

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-       Michel Butor – Claude-Henri Bartoli : un dialogue des arts transatlantique

 L’amitié avec Michel Butor est à l’origine de cet échange, de ces œuvres présentées ici dans ce beau lieu de la Maison des échanges internationaux de Montpellier, grâce à la vertu associative de l’association ThéâViDa.

Signalons aussi que c’est grâce à Claude-Henri Bartoli que, dans l’un de ses numéros consacré au Chant infini des métamorphoses, la revue Souffles a pu publier onze poèmes de Michel Butor accompagnés de têtes de mots peintes par Claude-Henri Bartoli. Une vraie merveille. Un numéro aujourd’hui épuisé.

Bartoli Calavera 1

On donne aux enfants mexicains

crânes de sucre avec leurs noms

pouvant les faire partager

à leurs camarades de classe

mettant en commun leurs cadavres

futurs ils pimentent leurs vies

d’une anthropophagie discrète

riant au carnaval des morts

Poème de Michel Butor publié dans Souffles

Ce qui est intéressant à rappeler c’est que Michel Butor (qui était venu à Montpellier le 6 mai 2016 pour présenter pour la première fois le travail présenté ici dans cette exposition « México insólito ») a composé les poèmes à partir de reproductions des toiles que Claude-Henri Bartoli lui a envoyées. Les poèmes ont ensuite été insérés dans les œuvres peintes,  dans l’espace qui avait été laissé et prévu pour eux, pour dialoguer avec leurs motifs peints.

Le support des bâches peintes souligne tout l’intérêt de cette peinture pour des toiles sans châssis, facile en transporter. Il s’agit donc d’un art pour ainsi dire « transatlantique léger », qui libère la toile de tout cadre, qu’il soit concret ou figuré , et rappelle par ailleurs toute l’admiration de Claude-Henri Bartoli pour le « sfumato » vaporeux de Léonard de Vinci libérant la forme du contour du trait, autant que son attrait pour la technique du « kakemono », ces peintures ou calligraphies japonaises que l’on peut rouler et transporter facilement ou décrocher pour changer de toile à sa guise et renouveler ainsi la présence artistique dans notre quotidien. Une technique d’ailleurs pratiquée par Claude Viallat,  qui a beaucoup fasciné Claude-Henri Bartoli.

 

-       Claude-Henri Bartoli : un art cosmogonique

Claude-Henri Bartoli trouve au Mexique, où il s’est installé en 2008 avec sa compagne mexicaine la peintre Rosaura Gallegos, la terre promise à tous ses rêves éveillés, dans le terreau fertiles et foisonnant des cosmogonies précolombiennes. Depuis son installation au pays d’Emiliano Zapata, ce révolutionnaire pour lequel il a une grande admiration, l’héritage cosmogonique aztèque a une grande influence sur son art.

Claude-Henri Bartoli se plaît à rappeler notamment sa fascination pour les indiens hopis, ces indiens de l’Arizona liés au Mexique dont la langue est dérivée du nahuatl, la langue des aztèques, et qui auraient migré depuis le Mexique jusqu’en Arizona pour fuir la sècheresse. Il y a chez Claude-Henri Bartoli une grande fascination pour ces petits personnages étonnants créés par les indiens hopis (ces aztèques d’Arizona), des petits personnages que l’on dit venir de l’espace et que les mexicains se plaisent à comparer à des sortes de martiens.

Dans les œuvres de Claude-Henri Bartoli, il y a tout le souvenir liliputien de ces petits personnages hopis, qui peuplent et colonisent pacifiquement les toiles grenouillant de toute part, à l’image de ce crâne de grenouille atlante portant ou supportant le crâne vie-mort d’une « calavera ».

Cette présence grenouillante de petits personnages, de petites créatures est aussi liée à sa fascination profonde pour le panthéon aztèque, un panthéon qui intègre les divinités des peuples conquis, les divinités mayas, toltèques, zapotèques, chichimèques…

Dans cette religion ce qui plaît à notre mexicain d’adoption, c’est son côté très pratique : au lieu de rendre compte à un seul dieu, il y a chez les méso-américains un dieu pour chaque chose : un dieu pour la pluie, pour le soleil ou pour la terre, un dieu pour la tomate, un dieu pour le maïs…

L’art de Claude-Henri Bartoli est tout entier traversé par la grande richesse des cosmogonies et des mythologies précolombiennes de l’art mexicain, ce dont Michel Butor d’ailleurs se fait l’écho dans l’une de leurs œuvres en commun exposées ici, dans laquelle le poète écrit ceci en dialogue avec le peintre : « Ils ont raté l’éternité, ont besoin d’un bain de jouvence, dans leur sommeil très agité de cauchemars mythologiques ».

Ces « cauchemars mythologiques » évoqués par Michel Butor nous rappelle tout cet inframonde mexicain qui fascine tant Claude-Henri Bartoli : un inframonde où la mort est vécue de façon extraordinaire, où la mort a un visage sympathique qui nous sourit, où la mort n’est pas la fin mais le commencement d’autre chose, ce qui pour nous, qui vivons dans une civilisation de la mort aseptisée, discrète, cachée, a quelque chose de fascinant notamment lorsqu’on voit, pour Toussaint, les mexicains aller partager le repas sur la tombe des morts ; des mexicains venus sur la tombe des défunts pour festoyer, pour ripailler, pour recevoir les autres, en un grand moment de fête et de partage.

Ce qui traverse aussi tout l’art de Claude-Henri Bartoli, qui en cela rejoint la vision cosmogonique des anciens mexicains, c’est la dualité : dans son art serpentin qui a intégré la mémoire sacrée du serpent à plume (symbole de mues et donc de renaissances successives, comme c’était déjà le cas les grecs qui en firent un caducée), il y a tout un art des duplications.

Il faut sans doute voir dans les duplications incessantes de cet univers pictural, une survivance prégnante de la dualité des mexicas, la dualité qui compose et structure le monde méso-américain.

N’est-ce pas, d’ailleurs, ce que souligne ce vers de Michel Butor, figurant dans l’une de ces toiles, qui dit comme à propos de cet univers cosmogonique: « N’approchez pas, c’est imprudent, vous risqueriez d’être emportés dans le torrent des hypothèses, inondations, contradictions »

L’art de Claude-Henri Bartoli se nourrit de ces « contradictions » incessantes évoquées par Michel Butor et qui sont celles de la pensée aztèque, des contradictions dépassées car animées de réversibilité. Cet art se joue sans cesse de notre finitude en ce qu’il est célébration de la mort, en ce que la mort y est fin et commencement et surtout, avant tout, commencement dans la fin, tel une germination qui va produire quelque chose (même si l’on ne sait pas trop ce qu’elle va produire comme le rappelle Claude-Henri Bartoli !), une germination au moment du trépas et de la disparition, comme pour ainsi dire un alpha dans l’oméga.

Dans ses œuvres, Claude-Henri Bartoli nous propose une vision paradoxale à la manière de cette dualité réversible inhérente à la pensée mexicaine, qui nous fait sans cesse prendre conscience de la relativité des choses et des visions, comme, ici ou là dans ces œuvres peintes, avec par exemple ce serpent à deux crânes, tel un aigle à deux têtes de notre condition.

 

-       Claude-Henri Bartoli ou le rêve éveillé de Guadalupe Posada

Il y a chez Claude-Henri Bartoli tout un peuplement, le peuplement de ce que la langue espagnole  nomme les « calaveras », les têtes de mort.

Elles habitent ses toiles comme les « calaveras » habitaient les gravures du plus célèbres des graveurs mexicains : José Guadalupe Posada (1852-1913), un graveur génial, une sorte de « Daumier mexicain » pour reprendre la formule de Claude-Henri Bartoli, un artiste qui a donné ses lettres de noblesse à l’art de la gravure, en en faisant un art à part entière.

José Guadalupe Posada avait une grande passion : la représentation des « calaveras », cet art qui plonge ses racines jusque dans les fameux « tzompantlis » aztèques,  ces « murs de crânes » que l’on appelait aussi « rateliers de crânes » et où l’on exposait les têtes des hommes qui avaient été sacrifiés pour que vive le soleil de leur sang.

Guadalupe Posada a représenté les têtes de mort sous toutes les formes : en train de manger, de boire, de danser…

La plus célèbre d’entre elles est la fameuse « Catrina », cette « calavera » que Diego Ribera représentera des années plus tard, en 1948, dans sa fameuse fresque Sueño de una Tarde Dominical en la Alameda Central, à  l’élégance bourgeoise toute porfirienne, au crâne surmonté d’un chapeau à plumes.

Calavera-Catrina-de-Jose-Guadalupe-Posada-BigMais à côté de l’icône populaire de la « Catrina », il y a aussi, dans la culture mexicaine qui est l’environnement quotidien de notre mexicain d’adoption, la tête de mort du « Catrin », comme se plaît à le rappeler Claude-Henri Bartoli, une tête de mort de sexe masculin, dont le squelette festif est représenté avec une trompette ou une bouteille à la main, en joyeux fêtard.

Jose Guadalupe Posada - Pancho VillaParmi les plus célèbres « calaveras » de Guadalupe Posada, citons aussi la tête de mort Pancho Villa en smoking avec un cigare entre les dents ou encore la fameuse « calavera » don Quichotte, accompagnée de nombreuses têtes de morts miniature et en train de charger de sa lance un ennemi hypothétique, comme sortie du Triomphe de la mort de Brueghel.

Calavera-Don-Quichotte-de-Jose-Guadalupe-PosadaLa mort triomphe donc dans la peinture de Claude-Henri Bartoli, mais il s’agit d’une mort sympathique, à usage plaisant, une mort qui dédramatise notre condition humaine avec distance et humour.

Il est d’ailleurs intéressant de remarquer, au passage, comment, à la façon dont Guadalupe Posada  prêtait squelette à ses « calaveras », lui aussi, prête un corps, des bras et des jambes, à ses têtes de mort qui peuplent ses compositions.

 -        Claude-Henri Bartoli ou le rêve éveillé du shaman

 L’art de Claude-Henri Bartoli est, selon moi, comme « le rêve éveillé du shaman », comme j’ai pu l’écrire.

 Comment peut-on en arriver à affirmer cela ?

 Revenons un peu sur la signification du mot « shaman».

 Le shaman est cet être qui en Amérique latine constitue un maillon vivant entre le monde des hommes, des vivants (qu’il a pour mission de soigner tel un guérisseur auquel il est assimilé aussi) et celui des esprits. Il est un maillon humain, un intermédiaire entre le monde visible et le monde invisible. Le shaman a cette capacité d’être un médiateur qui communique avec ces présences autres, les forces invisibles.

 

Pour Claude-Henri Bartoli le peintre, et même le poète, est une sorte de shaman, parce qu’il communique avec les forces invisibles, les présences autres, voire l’ordre des formes, et a pour idéal d’en rendre compte et de les partager avec la communauté du regard.

Cette médiation shamanique du poète est d’ailleurs mise en pratique poétique par Pablo Neruda dans son fameux Canto general, lorsque son moi poétique interpelle par-delà les siècles l’ombre enfouie de son frère indien victime de la conquête et dont la pierre millénaire de Macchu Picchu garderait la trace, la force magnétique et invisible, tel un esprit logé au creux de la matière minérale. Un frère indien que Pablo Neruda interpelle en lui de son « Sube a nacer conmigo hermano » : « Monte naître (ou renaître) avec moi, toi mon frère ».

Travailler avec les forces, les formes invisibles, être pour ainsi dire un medium entre visible et invisible, est aussi un moyen de guérison pour l’humain à l’œuvre, comme se plaît souvent à le rappeler Claude-Henri Bartoli.

A la façon dont le grand poète mexicain Octavio Paz définit la magie en en faisant un fluide sacré qui unit, relie tous les règnes, la pierre, l’animal, le végétal tel ce « courant de secrètes empathies » évoqué par Alejo Carpentier à propos de sa perception d’un « réel merveilleux », l’acte shamanique ou plastique est une médiation entre les mondes.

Mais cette médiation doit toujours être, pour Claude-Henri Bartoli, celle de l’engagement shamanique. Pour lui le peintre doit être un shaman engagé, un shaman qui a pour humble mission de rendre compte des forces et des formes invisibles à la communauté des vivants, un shaman dont l’idéal n’est pas de rester enfermé dans sa tour d’ivoire.

Le monde selon Claude-Henri Bartoli est un flux d’énergie dans lequel les formes communiquent entre elles, engendrent d’autres formes, se dissolvent, meurent et renaissent.  Dans cette vision shamanique et donc magique, il n’y a pas, pour lui, un être qui soit supérieur à l’autre ; ainsi, l’humain n’est pas supérieur au chien, au chat ou au cactus nopal ; tout simplement parce que nous baignons tous dans ce flux et nous devons y être attentifs.

Ce fluide magique, et pour ainsi dire sacré, est peut-être perceptible plastiquement dans l’art de notre peintre, à travers la récurrence d’un pointillisme de toute sorte : ici des stries, ailleurs une insistance de points en tout genre qui peuplent la toile. Lorsqu’on interroge Claude-Henri Bartoli sur cette présence pointilliste, il nous dit qu’il s’agit d’une manière de faire vibrer les formes en un fluide visuel qui unit tous les motifs de la toile. Ainsi, le peintre unit sans cesse les règnes, les mondes, qui dès lors n’ont plus rien d’antagoniques dans cette vision et perception-là.

… Un monde où le trait qui enferme est un contresens, une hérésie, une pure convention.

… Un monde où le corps est fait de particules en mouvement.

… Un monde vibrant, en mouvement, dont l’artiste rend compte dans sa vision plastique.

Cette perception du monde, de sa grande unité, « vaste comme la nuit et comme la clarté » pour reprendre un vers de Baudelaire à propos des secrètes correspondances magiques, est une unité révélée par la vibration et traduite visuellement, une vibration cosmique de l’univers qui conduit celui qui a intitulé l’une de ses expositions « Shamanisme » à affirmer qu’il aimerait qu’il y eût un « passeport de citoyen du monde », sorte de passeport shamanique.

C’est le sens aussi, et je terminerai sur ceci, de cette citation de Gérard de Nerval que Claude-Henri aime à rappeler, en lui prêtant un sens, une vibration et un esprit shamaniques certains:

 l’ « esprit s’accroît sous l’écorce des pierres ».

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